La crise sanitaire du printemps 2020 aura consacré le triomphe du numérique. Elle aura montré l'utilité mais également les dérives de ces nouvelles technologies dont nous devenons plus que jamais dépendants et qui portaient l'espoir d'un monde plus égalitaire. En stimulant l'innovation, la mobilité sociale et la connaissance, elles devaient donner à chaque entreprise, à chaque individu, à chaque pays, les moyens de son émancipation et de son épanouissement. On pensait que le numérique allait libérer les entreprises, mêler les classes sociales en donnant à chacun sa chance, renforcer la démocratie. Et que voyons-nous? En réalité, il assied la domination de quelques titans, sépare les élites technophiles des populations déconnectées et affaiblit la démocratie, prise en étau entre les dictatures ultramodernes et les revendications de minorités qui en sapent les bases.


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